Alain Juppé cède aux revendications des médecins de nuit



"Le gouvernement n'approuve pas" la proposition de la Cnam, suggérant de diminuer de deux heures la tranche horaire des tarifs majorés pour les médecins de nuit. Ce choix du gouvernement a été confirmé hier par le Premier ministre devant le groupe RPR de l'Assemblée Nationale.

Cette mesure de la Caisse d'Assurance-maladie devait permettre une économie d'environ 100 millions de francs. Cette réduction des coûts s'inscrivait dans le plan exposé au ministre de la Santé et des Affaires sociales, Jacques Barrot, qui avait chargé la Cnam d'élaborer une stratégie d'allégement des frais. Après étude, elle avait proposé un projet d'économie de près de 4 milliards de francs. La baisse des tarifs de nuit faisait partie de ces mesures. A l'annonce de cette disposition, les médecins de nuit avaient aussitôt décidé d'engager un bras de fer et organisé une grève de protestation, le 3 octobre dernier. Soucieux d'éviter de nouveaux affrontements avec les médecins, particulièrement sourcilleux en ce moment, le gouvernement s'est donc attaché à calmer les esprits. Les propositions de la Cnam, relatives à la modification de certains tarifs de consultations médicales, présentées à Jacques Barrot, ne seront pas appliquées telles quelles, mais feront l'objet d'une "concertation", a précisé hier le ministre. Dans un premier temps, Jacques Barrot espère déjà réussir à faire appliquer son projet de développement des médicaments génériques, dont il a fait une priorité.

L'annonce de l'annulation de cette proposition a provoqué la liesse du côté du corps médical. En revanche, pour Jean-Marie Spaeth, le président de la Cnam, l'heure est aux interrogations. Le refus d'adopter cette mesure lui semble aller contre les précédentes orientations du gouvernement, dans le cadre de la réforme de la Sécurité Sociale.

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